Musée de la Toile de Jouy.
Le musée se trouve dans le château de l'Eglantine à Jouy-en-Josas :
un ravissant jardin :
regardez cette petite serre avec les motifs champêtres qu'on retrouve sur la toile de Jouy :
Le musée est consacré à l'histoire de la manufacture des Toile de Jouy fondée par l'entrepreneur Christophe-Philippe Oberkampf. Voici son salon reconstitué :
Oberkampf est né en Allemagne dans une famille de teinturiers. Il apprend de son père le métier de fabricant d'indiennes (des toiles imprimées). En 1759 il s'installe en France et crée une manufacture de toiles imprimées (en s'associant avec un garde suisse du roi...). La manufacture a vite un grand succès, elle s'étend sur un terrain de 18000 m2 et emploie 900 ouvriers en 1774. Louis XVI lui octroiera le titre de Manufacture Royale et Napoléon décernera la Légion d'Honneur à Oberkampf. Puis la manufacture déclinera et fera faillite en 1843.
je veux vous parler maintenant de la toile de Jouy.
En fait ce sont des indiennes : c'était des tissus peints et imprimés qui ont été fabriquées en Europe entre le 17ème et 19ème siècle. A l'origine ces toiles imprimées étaient importées d'Inde, mais au 17ème siècle il fut interdit de les importer et de les produire pour préserver les manufactures françaises (principalement les soieries de Lyon). Puis Louis XV leva l'interdiction, et ainsi apparurent des manufactures d'indiennes.
Ma belle-soeur et moi, nous croyions que la toile de Jouy c'était seulement ça :
des toiles avec des petits motifs champêtres , des motifs rouges ou bleus. C'est en effet ce qui reste le plus connu de la production de la manufacture de Jouy.
Mais la toile de Jouy c'est aussi ça :
Les dessins étaient surtout des scènes champêtres avec des détails de paysages et des personnages. Les dessins étaient le plus souvent monochromes, rouge, violet, bleu ou gris sur toile écrue (ou l'inverse écru sur toile colorée). On utilisait pour cela des couleurs naturelles, principalement la garance qui produisait la couleur rouge ; mais on trouve au musée une présentation de toutes les couleurs utilisées : la gaude ou le genêt pour le jaune, le rocou pour du orange, le sumac et la noix du brésil pour le noir, l'indigo pour le bleu, le cachou pour le brun, le carthame pour du rose,
A suivre... les techniques d'impression
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Pour continuer avec l'histoire de la Toile de Jouy :
Les toiles de Jouy était imprimées à l'aide de planches de bois gravées avec les différents motifs :
Chacune correspond à un motif et une couleur ; on prend la première planche, on la trempe dans la couleur, et on imprime les motifs un à un ; puis on prend la deuxième planche avec une deuxième couleur et on repasse par-dessus pour compléter petit à petit les couleurs (ici on a la démonstration, on voit que les motifs se remplissent peu à peu). Il y a des petites griffes sur le côté des planches pour se repérer sur le tissu.
Certains détails étaient colorés au pinceau par des pinceauteuses (vous imaginez le travail !!)
Par la suite on utilisa des rouleaux de cuivre qui permettaient d'imprimer plus de motifs à la fois, et de créer des compositions de personnages racontant des véritables histoires (opéras, légendes...) ; ceci pour des motifs en monochromes, ceux qui sont restés synonymes de Toile de Jouy...
Les toiles étaient utilisées dans l'ameublement (tentures murales, rideaux)
ou dans l'habillement .. ici une robe de mariée...
et les souliers assortis...